TORORO AOI

Tororo Aoi

Culture et usages de la plante. Source : http://khartasia-crcc.mnhn.fr/fr/common_names_fr/tororo-aoi

Hibiscus manihot est une plante vivace à fleurs annuelles, de 1 à 2 m de hauteur qui croît plutôt en zones tempérées. Elle préfère les sols bien drainés mais de diverses natures et une exposition ensoleillée. La couleur de la fleur varie du blanc au jaune clair. La floraison a lieu entre août et octobre.
La plante possède des propriétés médicinales, elle est emménagogue et calmante pour les douleurs. Ses fleurs et feuilles sont comestibles.
Les racines contiennent un mucilage qui est un polysaccharide, copolymère d’acide D-galacturonique et L-rhamnose. Cette matière visqueuse est adjointe à la pâte à papier pour augmenter la viscosité du milieu et retarder ainsi la décantation des fibres dans la cuve. Le mucilage permet aussi une meilleure dispersion des fibres longues. La solution est instable et sa viscosité décroit avec la chaleur, l’exposition prolongée à l’air et l’agitation mécanique. Ainsi au cours du travail, le papetier va-t-il rajouter du mucilage au fur et à mesure que la viscosité de la pâte diminue.
A la fin du 19e siècle, l’emploi du mucilage tiré de l’hibiscus manihot a remplacé semble-t-il celui tiré d’autres plantes à mucilage pour devenir prépondérant dans toute l’Asie de l’est.
Chine : 
Hibiscus manihot est utilisé sous les Song du sud (1127-1279) mais le début de son utilisation est sans doute plus ancienne. L’emploi de l’hibiscus manihot est cité dans les récits du « Guixinzashi » ou « Petites nouvelles de la rue Guixin » par Zhou Mi (milieu 13e siècle).
D’autres mentions montrent qu’il est toujours utilisé comme agent dispersant à la fin de la dynastie Ming (1368-1644), en particulier pour la fabrication des papiers de fibres de mûrier à papier ; son usage est attesté dans le « Wulixiaoshi » ou « Connaissance de la nature » écrit par Fang Yishi en 1643.
Japon : 
La plante pousse à l’état sauvage partout au Japon. Lorsqu’elle est cultivée sur des sols riches elle donne des racines moins grosses que celles des plantes cultivées sur sols pauvres. Les feuilles et les fleurs sont éliminées pour permettre une meilleure croissance des racines. La plante est arrachée du sol quand les feuilles deviennent jaunes ; les racines sont séparées du reste de la plante, mises en fagots et placées dans un endroit sec.
Pendant la saison chaude le mucilage doit être utilisé immédiatement car il perd rapidement ses propriétés en fermentant.
Corée : 
La plante a sans doute été importée depuis la Chine. Par le passé toutes les parties de la plante étaient utilisées pour donner le mucilage (tige, feuilles, racines).
Elle est citée dans une encyclopédie de 1850 « Ojuyeonmunjangjeonsango » par Igyujyeong.

 

Tororo Aoi est une plante utilisée comme agent dispersant en Chine, Corée et Japon lors de la fabrication du papier à la main. Son autre nom est l’aibika Abelmoschus manihot ), plante à fleurs de la famille Malvaceae,  autrefois considérée comme une espèce d’Hibiscus, est maintenant classée dans le genre Abelmoschus . La plante est également connue sous le nom de coucher du soleil , l’hibiscus au coucher du soleil , ou l’hibiscus manihot .

En japonais, cette plante est connue sous le nom de tororo aoi et sert à fabriquer du neri , un mucilagineux, substance amidonnée utilisée pour fabriquer des washi . 

Neri est fabriqué à partir de tororo,  hydrophile (avec une forte affinité pour l’eau) avec une charge électrochimique négative, ce qui est également vrai de la fibre, ce qui conduit à de fortes liaisons moléculaires entre la fibre, l’eau et le neri dans la cuve. Lorsque l’eau et le neri sont forcés de sortir de la feuille pendant les processus de pressage et de séchage, les fibres hydrophiles chercheront à remplacer les liaisons qu’ils ont avec de l’eau avec des liaisons avec d’autres fibres. Ces liens moléculaires entre les fibres qui tiennent ensemble la feuille finie. Neri est essentiellement absent dans la feuille finie. Ceci est essentiel pour comprendre le neri comme aide à la formation, et non comme adhésif. Il encourage le processus de liaison de l’hydrogène pendant la formation de feuilles, et à la fin « disparaît ».  Pour en savoir plus : https://washilife.wordpress.com

En coréen, cette plante est connue sous le nom de hwang chok kyu. Elle est utilisée pour fabriquer dak pul , adjvant pour le papier coréen Hanji

Aux Fidji, les noms communs de cette plante sont la bele et le vauvau . Les feuilles sont l’un des principaux légumes verts traditionnels de Fidji (avec des feuilles de taro et une grande variété de fougères sauvages). 

Aux Sāmoa, la plante est connue sous le nom de skin .