Les plantes tinctoriales sont des végétaux qui renferment des pigments utilisés comme colorant pour créer des teintures.
Nombreuses, certaines sont sauvages, d’autres sont cultivées. Cette méthode ancestrale permet d’obtenir une palette infinie de coloris avec de nombreuses nuances adaptées à votre travail de création. Les pétales de fleurs, les feuilles, les racines, les baies, les rameaux sont les parties qui concentrent le plus de pigments.
« Les plantes tinctoriales furent, dès le Néolithique, la seule source possible de couleurs (avec quelques insectes, coquillages et minéraux) pour les étoffes, le cuir, peintures, tapisseries, maquillages, tatouages. Des milliers d’hectares leur furent consacrés jusqu’à la fin du XIXe sicèle. Elles ont eu une importance considérable dans l’Histoire, le commerce et l’économie du monde (comme les épices) ». source : http://jardin-botanique.ups-tlse.fr/
LA RÉSURRECTION DES PROCÉDÉS ANCESTRAUX D’EXTRACTION DE TEINTURES VÉGÉTALES
CAPUCINE COUSIN – LES ECHOS | 22 SEPTEMBRE 2004
« Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’ensemble des colorants étaient d’origine animale ou végétale, on utilisait alors les racines, feuilles ou fleurs, pour produire des couleurs aussi riches que l’indigo ou le rouge garance, destinés aux tissus nobles. C’est lors de la révolution industrielle du textile, où les végétaux sont devenus insuffisants, qu’est apparue l’industrie des colorants synthétiques, qui domine aujourd’hui dans le textile » raconte Isabelle Clonier, chercheur à l’Arrdhor.
Essais botaniques
Pour retrouver les recettes ancestrales de ces colorants végétaux, les chercheurs ont d’abord effectué un travail de fourmi : « Nous avons dû identifier les plantes tinctoriales, que nous avons retrouvées dans de vieux livres. Puis nous avons récupéré des plants et grains dans des conservatoires et jardins botaniques », explique Isabelle Clonier. Ils ont poursuivi par des essais botaniques, en faisant cultiver par des agriculteurs partenaires, sur une parcelle expérimentale, à Saint-Savin-surGartempe (Vienne), des plantes tinctoriales telles que le cosmos, la garance ou le coréopsis. Puis ils ont mis au point des méthodes d’extraction de teinte pour chaque plante, en partenariat avec un industriel extracteur. Enfin, l’équipe de chercheurs a utilisé la technique classique du mordançage, qui permet de fixer les teintants végétaux sur le tissu, mais en y ajoutant le mordant (sel d’aluminium par exemple) le plus adéquat pour chaque tissu. Ils ont également travaillé à obtenir des teintes résistantes à la lumière.
Les directives européennes vont dans le sens d’une restriction de l’emploi des familles de colorants de synthèse, comme la directive 2002/61, qui interdit l’utilisation de colorants azoïques pour les articles en tissu ou en cuir en contact avec le corps humain.