La fabrication des pâtes à papier

C'est le choix des matières premières qui induit les caractéristiques du papier et définit leur usage.

Les feuilles sont fabriquées avec des fibres d’origine végétale (cellulosiques), minérale (silicatées), animale (protéiques), synthétique. Le choix des matières premières est essentiel pour la fabrication de la pâte à papier, c'est ce choix qui va induire les caractéristiques du papier et son usage.

Il existe plusieurs techniques pour fabriquer la pâte à papier.

Option 1 : L'utilisation de la pâte sèche.

Déjà fabriquée, elle sera réhydratée et déchiquetée dans la pile hollandaise. Il existe plusieurs pâtes sèches : lin, coton, chanvre, sisal,..... L'intérêt de l'utilisation des pâtes sèches est le gain de temps, les usines maîtrisent leur fabrication (impact sur l'environnement, blanchiment notamment). Le moins est que la pâte est trop blanche. Le plus, pâte idéale pour la fabrication des feuilles à usage graphique.

Option 2 : La cuisson des fibres végétales pour fabriquer la pulpe.

La fabrication de la pulpe à papier est un long processus qui prend du temps et qui utilise de l'eau et du gaz. Le tri des pailles, le lavage (utilisation d'eau), la cuisson à la lessive de soude, le rinçage sont autant d'étapes qui demandent un savoir-faire. La durée des cuissons varient en fonction des pailles ou autres matières premières.  Vient ensuite la fabrication de la pâte à papier à partir de la pulpe végétale obtenue par ces procédés ancestraux. Ils existent aujourd'hui des autoclaves, leur réglages ne s'improvisent pas, attention !.

Option 3 : Le rouissage et la macération.

La macération des chiffons était utilisée dans les moulins à papier, très souvent dans des pourrissoirs. En Chine, les marais étaient utilisés et participaient au rouissage des végétaux.

Le rouissage du lin au champ

A maturité, les agriculteurs arrachent le lin pour garder toutes les fibres contenues de la tête au pied de la plante et le couchent en bandes sur le sol. C’est ce que l’on appelle des andains dans lesquels les tiges doivent être bien alignées et pas trop tassées pour éviter les moisissures. Pour bien rouir tout le lin, les liniculteurs (agriculteurs qui cultivent le lin textile pour obtenir de la fibre) retournent les andains (à l’aide d’une machine les liniculteurs arrachent le lin et étendent les tiges par terre. Cela forment de longues bandes d’environ un mètre de large, appelées andains. Le rouissage peut commencer. Le liniculteur doit retourner ses andains pour faciliter le rouissage. Les pailles qui étaient contre terre sont alors exposées vers le ciel et inversement. Au total, le rouissage dure plusieurs semaines.

Que se passe t-il pendant le rouissage du lin ?

Des études très récentes ont permis de découvrir la diversité et la richesse microbiennes du sol intervenant dans le rouissage. Les scientifiques ont ainsi identifié 215 espèces de champignons et 95 espèces de bactéries qui attaquent et éliminent la pectose, ciment naturel qui lie les faisceaux de fibres au reste de la tige, ce qui facilite ensuite l’extraction des fibres lors du teillage (en machine les tiges de lin sont vraiment triturées. Après avoir récupéré leurs graines, les tiges sont broyées entre des rouleaux puis battues et peignées pour éliminer complètement l’écorce et le bois qui recouvrent la fibre. Les fibres longues de 60 cm à 90 cm constituent la filasse et les courtes formeront les étoupes). Le rôle de l’agriculteur est primordial. Si le rouissage est insuffisant, les fibres se détacheront difficilement. Si le rouissage n’est pas homogène ou si le rouissage est trop prolongé, la qualité des fibres sera dégradée. Le rouissage est donc une opération naturelle, mais complexe et délicate. Le liniculteur doit être très vigilant pour obtenir un produit de la meilleure qualité possible.

Au Japon

Au Japon, la récolte des branches de kozo ou de mitsumata se fait en hiver. Il y a la cuisson des branches à la vapeur et le décapage du bois. Cela demande beaucoup de temps dans le respect de toutes les étapes pour enlever l'écorce. La tradition est préservée à Misumi-cho, ville de Hamada, préfecture de Shimane est la ville natale de "Mizusumi. Patrimoine culturel immatériel de l''Unesco. La préparation de la pulpe s'obtient par une cuisson des fibres, leur rinçage et la préparation du tororo aoï.

Mitsumata est le nom japonais vernaculaire d’ Edgeworthia chrysantha Lindl, ordre: Malvales, Famille: Thymelaeaceae. Nom japonais みつまた, ミツマタ . C’est un arbuste dont l’écorce est utilisée pour la fabrication du papier en Asie, dont le papier washi mitsumata. Buisson à papier – Daphné à papier – Edgeworthia à papier : nom vernaculaire français. 

 

En Nouvelle Zélande

Mark Lander maîtrise tous les processus de la chaîne de la fabrication du papier artisanal : la création des machines dont la pile hollandaise, de la récolte à la macération - cuisson des fibres  à la phase finale de la fabrication et de la création des feuilles de papier.