ROSEAU

L’atelier du Papetier a sélectionné le roseau réputé des cannes de Provence, arundo donax, pour fabriquer ses calames. Les fibres de ce roseau sont remarquables (résistantes, flexibles) et en font un outil habile et raffiné, adapté au graphisme et à l’écriture. 

Article sur la récolte du roseau en PDF à télécharger :  le_roseau_cannes_de_provence

 

UN PEU D'HISTOIRE

En Mésopotamie, berceau de l'écriture, taillé en biseau, le calame laissait des traces triangulaires dans l’argile qui, durcie au soleil ou cuite au four, préservait les caractères. Le bout arrondi du calame servait à imprimer les chiffres à l’époque archaïque. La façon de tailler le calame détermine la forme des signes.

 Les anciens habitants de la Mésopotamie avaient une idée très élevée de leur écriture. Les scribes ont laissé des essais sur leur formation qui sont devenus des textes classiques maintes fois recopiés dans l'école, la "Maison des tablettes", pour expliquer que "de tous les métiers humains dont le dieu Enlil a nommé les noms, il n'a nommé le nom d'aucun métier plus difficile que l'art du scribe, qui exigeait de longues années d'apprentissage. Les nombreuses petites tablettes scolaires d'élèves débutants qui nous sont parvenues, mal formées et raturées, témoignent de façon touchante de la complexité de l'écriture cunéiforme.

Ci-dessous, les exercices scolaires ont la forme de lentilles irrégulières sur lesquelles le maître a écrit un signe, un mot ou une phrase que l'élève essayait de recopier avec plus ou moins de succès. Ici, le jeune scribe, en serrant sa tablette maladroitement, lui a imprimé la forme de sa main.

BNF - Tablette d'écolier
Basse Mésopotamie, fin du IIIe - début du IIe millénaire av. J.-C.. Argile, diam. 7,4 cm, ép. 2,5 cm
Musée du Louvre, Antiquités orientales, AO 7755
© Musée du Louvre/ M. et P. Chuzeville

Les anciens peuples du Moyen-Orient écrivaient avec des calames faits d’une tige de roseau sur des tablettes d’argile humide.

Les Grecs introduisirent en Égypte les calames taillés en biseau, dont la pointe fendue retenait l’encre. Les Romains écrivaient sur des rouleaux de papyrus, sur des ostraca et des tablettes de cire. S’ils écrivaient sur le papyrus avec un calame, ils utilisaient un stylet de métal pour marquer la cire. D’un côté, la tige pointue du stylet traçait les minuscules ; à l’autre extrémité, la palette servait à effacer ce qui avait été inscrit dans la cire.